Présentation du livre
Ecrit par Eric-Emmanuel Schmitt et publié en 2002, Oscar et la Dame Rose constitue la troisième partie du Cycle de l’Invisible. Ce cycle contient six romans et tous traitent de la religion. Ici, Oscar est un enfant que Mamie Rose essaie de rapprocher de Dieu avant la fin.
L’histoire
Oscar est un petit garçon malade qui vit à l’hôpital. Il est atteint d’une leucémie et, conséquence de la maladie, son crâne est chauve. Âgé de dix ans, Oscar trouve cependant qu’il à l’air d’en avoir sept à cause de ce crâne chauve. C’est là qu’il rencontre Mamie Rose, la dame rose qui travaille à l’hôpital et fait tout son possible pour divertir les enfants malades. Pour aider Oscar, elle l’enjoint à écrire des lettres à Dieu. Oscar se prête au jeu même s’il ne croit pas en Dieu et se met à lui écrire une lettre par jour dans laquelle il formule un vœu.
L’aide de la dame rose
Pour que la fin de vie d’Oscar soit un plaisir pour lui, Mamie Rose décide de lui faire connaître toutes les étapes importantes de la vie en le faisant jouer à un jeu où chaque jour compte pour dix ans. Oscar vit donc des amours adolescentes, se marie, divorce, etc.
Fiche de lecture d’Oscar et la dame rose
Oscar et la dame rose est un roman épistolaire écrit par Éric-Emmanuel Schmitt en 2002. C’est le troisième volet des cinq récits du « Cycle de l’Invisible ». Ce livre contient deux personnages principaux Oscar un garçon de dix ans et la dame en rose, une vieille infirmière. Les parents d’Oscar sont peu présents dans ce livre, mais c’est eux qui sont le facteur déclenchant de l’amitié qui nait entre le jeune garçon et la vieille dame. Ce roman aborde la mort et le christianisme, mais c’est aussi une belle leçon de vie.
Oscar sait depuis le début qu’il va mourir, car il est atteint d’une leucémie dont il ne guérira pas. Il a très vite compris qu’il ne faut rien qu’il attende de ses parents trop désemparés et trop apeurés pour l’aider à affronter la mort et ce passage si difficile. C’est à ce moment qu’il rencontre la dame rose. Cette vieille dame n’a pas peur de rien et elle regarde la réalité en face, elle visite les malades dans les hôpitaux et permet à l’enfant de vivre mieux ses derniers jours.
Elle lui suggère d’écrire des lettres à Dieu, même si l’enfant n’est pas croyant, il le fera. Cet enfant est très lucide et malgré le silence qui l’entoure il comprend parfaitement que sa greffe de moelle osseuse a été un échec. L’auteur décrit parfaitement la lucidité et le combat que mène un petit face au cancer qui le ronge. La rencontre avec Marie-Rose sera déterminante pour les derniers jours d’Oscar.
En lui proposant d’écrire à Dieu, elle lui permet d’exprimer son désarroi et son angoisse. Cette phrase : « On m’appelle Crâne d’Œuf, j’ai l’air d’avoir sept ans, je vis à l’hôpital à cause de mon cancer et je ne t’ai jamais adressé la parole parce que je crois même pas que tu existes », retrace tout l’état d’esprit de ce petit malade.
Elle lui offre aussi un sursis supplémentaire en lui demandant d’imaginer que chaque jour représente en fait dix ans de sa vie. Ainsi, il vivra toutes les étapes qu’il aurait dû connaitre si le destin n’en avait pas décidé autrement. On verra ainsi défiler toutes les périodes de sa vie de l’adolescence à la vieillesse jusqu’à ses derniers jours. Grâce à elle, il découvre également les possibilités de surmonter sa peur de la souffrance et de la mort. Le livre est un message rassurant sur la manière d’appréhender la mort, mais aussi sur la manière de profiter chaque jour de la vie comme si celle-ci devait s’arrêter brusquement.
Un deuxième problème est évoqué : celui des réactions de l’entourage proche par rapport à une situation d’autant plus dramatique qu’elle touche un enfant d’une dizaine d’années seulement. En effet, ses parents ne réagissent pas comme l’enfant aurait pu le souhaiter. Ils sont incapables de l’aider, car en proie eux-mêmes à une grande souffrance. Quand Oscar découvre en écoutant à la porte du médecin qui s’occupe de lui, que sa mort est certaine et inéluctable, il se rend compte de l’impact qu’a cette nouvelle sur ses parents et leur façon de la recevoir.
Sa réaction sera alors inattendue et quelque part un peu violente, irréfléchie et égoïste : il éprouve un sentiment de détestation vis-à-vis d’eux. À ce moment le désespoir l’envahit. La relation avec ses parents va s’améliorer quand Marie-Rose lui explique que ce qui lui arrive les renvoie à leur propre mort et que la difficulté à surmonter leur peur en est d’autant plus vive. Là l’enfant commence à les comprendre et cherche à obtenir leur pardon. La phrase : » Excusez-moi, j’avais oublié que, vous aussi, un jour, vous alliez mourir » symbolise cette idée.
L’auteur nous montre bien alors la difficulté de se rendre compte et d’admettre que l’on a besoin d’être aidé et secouru dans certains moments très difficiles de sa vie. Heureusement l’enfant n’est pas seul et Marie-Rose représente alors l’aide tant espérée. E3lle vient le voir chaque jour et Éric-Emmanuel nous montre bien l’importance de cette femme qui permet à l’enfant de bien vivre ces derniers moments et de profiter de chaque instant. Cette femme est très fine et elle sait à quel point on peut changer le cours des évènements par une astuce toute simple, mais très efficace.
Un autre aspect intéressant de ce roman tient au fait que les différentes époques de vie sont vues à travers le regard d’un enfant de dix ans. Cela donne un éclairage nouveau au lecteur qui redécouvre des sentiments qu’il a pu éprouver.