Introduction au livre de Vallès

“L’Enfant” de Jules Vallès est un roman autobiographique. Il fait partie d’une trilogie qui sera éditée sous le titre “Mémoires d’un révolté”. Les trois romans composant cette série sont “l’enfant”, “le bachelier” et “L’insurgé”.

Les textes de Jules Vallès paraissent dans un premier temps sous forme de feuilletons en 1878 dans la revue “Le Siècle”. Le personnage principal Jacques Vingtras (premier titre du roman) est un écolier puis un étudiant et enfin un révolté à travers les événements politiques de l’époque. L’auteur décrit la vie quotidienne de la majorité de la population de la fin du XIXe siècle.

Le style réaliste des descriptions et des habitudes de tout les jours positionnent le roman dans une catégorie réaliste littéraire. On suit au fil des pages les aventures journalières de la population française à travers la vie d’un enfant qui deviendra grand. Le créateur du texte dédit ce texte aux collégiens qui “crèvent d’ennui au collège” et “furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents”.

Une dédicace qui en dit long sur la volonté d’exprimer sa désapprobation au sujet de l’éducation répressive et autoritaire de l’époque venant des parents comme des institutions scolaires. Une éducation qui était tellement inappropriée, selon Vallès, qu’elle menait les jeunes gens tout droit à la révolte.

Résumé de l’histoire de L’Enfant

Le roman est construit avec 25 courts chapitres. Jacques Vingtras, narrateur et personnage principal, est âgé de 5 ans quand le roman débute. Il naquît dans une famille où le père est un professeur et sa mère est une paysanne décrite comme sournoise et propre à commettre les pires injustices vis à vis de son fils unique. Elle le fouette tous les matins.

Dans sa grande bonté d’éducatrice perfectionniste, elle reconnaît que si le temps lui manque le matin, elle n’est pas gênée de remettre le rituel à midi ou à l’heure du goûter. Mais en femme organisée, elle ne se permettrait jamais d’exécuter son devoir de mère au-delà de 16 H 00. L’enfant, Jacques finit dans une grande tristesse et dans une solitude qui ne trouve aucune issue. Il n’a pas de volonté d’aller naturellement vers les autres. Il traîne son poids de misère sans jamais dire un mot.

Les brimades sont fréquentes à la maison et elles continuent au collège. Il en arrive à ne plus vouloir s’alimenter. Les punitions sont donc infligées pour qu’il se décide à manger sans que son appétit ne revienne. Les personnages des professeurs montrent un corps enseignant prétentieux et suffisant. Certains sont même allés jusqu’à dire à Jacques, l’Enfant, qu’ils étaient capables de lui apporter des preuves de l’existence de Dieu.

Il doit aussi subir des humiliations constantes avec des tenues ridicules que sa mère le force à porter et les uniformes scolaires qui sont encore plus clownesques. Il trouve un semblant de liberté pendant le temps des vacances. Il a des amis qu’il évoque avec affection. Il joue sans contrainte et tente d’être un enfant tout simplement, sans coup de fouet et punitions injustes.

Le temps du lycée se passe à Saint Etienne où son père est nommé. Il découvre l’ennui de l’adolescence après les punitions du collège. Malgré l’ennui et une mère toujours aussi répressive, il rencontre de nouvelles personnes avec qui il sympathise. Il se passionne pour la lecture de Robinson Crusoé de Daniel Defoe.

Il y découvre l’enrichissement possible grâce à la solitude et l’intérêt profond du rapport à l’autre. Il est subjugué par l’aventure héroïque d’un homme qui doit construire une vie sans attache, ni famille à des millions de kilomètres des siens.

Il va même jusqu’à s’identifier au personnage dans ses rêveries. Sa mère est toujours aussi harpie au moment des repas. Elle l’oblige à manger ce qu’il n’aime pas et à laisser de côté ce qu’il aime. Une façon bien singulière de développer la personnalité d’un enfant en contrariant systématiquement sa volonté même dans ses goûts culinaires. Il se demande si il est considéré comme un être humain ou comme un être que l’on cherche à façonner selon ses envies.

Ses parents se découvrent des problèmes financiers graves et ils doivent épargner des grosses sommes d’argent. Les vacances ont un air de liberté que jacques n’est pas prêt d’oublier au sein du pays familial. Il commence à rêver de projet de fuite, de fugue ou d’évasion. Mais où irait-il hors de la maison?

Le retour des vacances, cette année là, porte des rêveries différentes dans la tête de l’adolescent. Il se croit conquérant mais la peur du dehors est encore présente. Soudain, un drame frappe la famille. On apprend que le père, un professeur modèle, a une aventure extra conjugale.

Sa femme, dure et sévère l’a poussé vers des bras empreints de tendresse et de compréhension. Jacques n’hésite pas à soutenir son père de loin, sans mot dire. Il parle de sa mère comme d’une femme vexante et cruelle. Elle exploite les domestiques de la maison qui ne supportent plus les brimades et les invectives incessantes.

L’Enfant annonce à ses parents qu’il désire devenir ouvrier. Son père le récupère après des études ratées et il n’ose pas contrarier son fils qu’il croyait définitivement perdu après l’épisode d’infidélité. Jacques en pension à Paris revient à la maison familiale après la mort de Louisette. Cette dernière meurt des mauvais traitements donnés par son père.

Jacques considère qu’il réussit à s’en sortir avec l’aide de ses bons résultats mais il ne réussit pas son baccalauréat. Il a une aventure avec une certaine Mme Devinol qui l’aide à prendre la décision de prendre son envol vers sa vie de jeune homme. Il monte à Paris pour devenir ouvrier mais d’autres aventures l’attendent dans le “Bachelier”.

Le “Bachelier” et “L’insurgé”, deux livres après L’Enfant

Ces deux romans sont les deuxième et troisième parties de la série “les Mémoires d’un révolté”. Le “Bachelier est la vie de Jacques Vingtras à Paris où il vit de petit boulots pour se nourrir. Il rencontre d’autres jeunes hommes qui sont dans la même situation.

Il est aussi le spectateur du coup d’état de Napoléon Bonaparte. Il est enthousiasmé par l’attitude des étudiants et des ouvriers qui espèrent défendre la démocratie. Par contre il est déçu du comportement des forces de l’ordre qui n’hésitent pas à arrêter les manifestants. La rue se bat pourtant pour la liberté.

En pleine crise de conscience, il retourne chez ses parents à Nantes. L’Enfant hérite et il décide de revenir à Paris. Il dépense son héritage et revient au combat politique. Il finit en prison. A sa sortie, il prend sa vie en main mais il garde en tête une vengeance future possible.

“L’insurgé” est le dernier roman de la trilogie. Il raconte sans concession l’histoire des combattants pour la démocratie que l’auteur soutiendra toute sa vie. C’est un hommage à tous ceux qui ont été victimes de l’injustice sociale sous les drapeaux de la Commune.

Jacques Vingtras, le protagoniste de l’Enfant

Il est le personnage principale du roman et il porte les mêmes initiales que l’écrivain. Il n’y a pas d’authentifications spécifiques et marquées faites par l’auteur mais des similitudes frappantes permettent de considérer les caractéristiques autobiographiques du texte. Il représente la jeunesse de l’époque. Un nouveau souffle pour une nouvelle société.

La royauté s’efface définitivement du paysage politique français et c’est dans la rue que la République se construit. Jacques est spectateur et acteur. Il observe autant qu’il agît. mais il n’est pas un héro. Il est le jeune homme ordinaire qui risque une arrestation pour trouble à l’ordre public. Il est l’amoureux transi devant une jeune fille qui l’empêche de parler. Il est l’anonyme de la foule. Il représente la foule du peuple.

Pourquoi lire ce commentaire composé ?

Cette critique et présentation de Jules Vallès est également une dissertation de L'Enfant. Dans cette fiche de lecture de Jules Vallès vous pourrez tout savoir sur l'histoire du récit, détaillé chapitre par chapitre. C'est également une lecture analytique complète de L'Enfant qui est étudié au collège, lycée et bac de français. Cette lecture linéaire de Jules Vallès permettra au lecteur d'être préparé pour l'examen et de tout savoir sur l'intrigue de L'Enfant. Pour conclure, ce commentaire littéraire ne donne plus d'excuse pour ne pas maîtriser l'analyse du récit.

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