Présentation du livre L’Ami retrouvé de Fred Uhlman
L’Ami retrouvé est un roman écrit par Fred Uhlman qui fut publié en 1971. Le sujet du livre est l’amitié entre un jeune Juif et un aristocrate Allemand dans une école près de Stuttgart. Les deux jeunes hommes se lient d’amitié en dépit des événements qui se déroulent dans le pays sous menace de l’installation du pouvoir nazi.
Alors que le jeune Hans fait son possible pour devenir ami avec Conrad, ce dernier se laisse finalement approcher pour se lier d’une formidable amitié avec le jeune fils de médecin d’origine juive. Malheureusement, les deux jeunes sont rattrapés par l’Histoire, la mère de Conrad déteste les Juifs et le jeune aristocrate doit cacher son amitié avec Hans. Puis les nazis arrivent au pouvoir et la vie des deux jeunes est bouleversée définitivement.
Le point de vue narratif et la structure chronologique dans “L’Ami retrouvé”
“L’ami retrouvé” est un roman autobiographique de Fred Uhlman. Intéressons d’abord nous aux points de vues narratifs adoptés et à sa structure chronologique. Cette oeuvre est chronologiquement linéaire. Tous les événements se déroulent dans un temps bien défini, qui respecte l’ordre temporel. Le narrateur est intérieur. Il utilise le ‘je’, le “ma” et le “me” pour se signifier.
La première personne permet au narrateur de s’exprimer suite à un courrier reçut du Karl Alexander Gymnasium. Il raconte alors son histoire d’amitié sur fond de montée de nazisme dans les années 30. Il décrit sa première rencontre avec Konrad :”: « Il entra dans ma vie en février 1932… » jusqu’à sa lettre d’adieu qui tient lieu de finale.
Le chapitre 18, Uhlman le consacre à décrire sa vie aux Etats-Unis, c’est une sorte de parenthèse littéraire au niveau du récit mais également temporel. On revient dans ce chapitre sur ce qui est aujourd’hui dans une permanence quotidienne.
Ensuite au chapitre 19, l’auteur revient à un présent déterminant pour lui. L’homme scrute une liste de nom. Il regarde ce que sont devenus ses anciens camarades de classe. Ici le temps semble suspendu, les actions empruntent de solennité et de loudeur. Chaque acte du narrateur est marqué d’un temps d’arrêt dans la narration.
Jusqu’au moment où il s’arrête à la lettre H, celui du nom de famille de son ami Konrad. La mention donnée dans la document officielle, constitue la phrase finale du livre: : « Von Hohenfels, impliqué dans le complot contre Hitler. Exécuté. » Le récit de l’histoire dans sa totalité est au passé même si il respecte une suite chronologique.
Ce qui est logique puisque le narrateur raconte des souvenirs d’adolescence. On retrouve à travers le texte souvent le champ lexical du souvenir: “rappeler” , “souvenir”. Il faut faire attention à ne pas confondre les deux “je” du narrateur”. Il y a le “je” du narrateur adolescent. C’est celui qu’on retrouve dans les dialogues entres les différents personnages qui sont enchassés dans le récit.
Donc on a le narrateur “je” adolescent qui parle au présent. Cependant ce dialogue appartient au passé. Le “je” du narrateur adulte , c’est un “je” du souvenir et du présent aussi.
Les differences qui unissent les deux adolescents
Ce qui frappe le plus dans “L”ami retrouvé”, c’est les différences qui existent entre les deux protagonistes principaux. Normalement rien ne les prédestinés à être amis. On a d’un côté Konrad Von HOHENFELS qui est un noble, un comte comme le laisse sous entendre son nom à particule. Il appartient au grand monde , son père est diplomate puisqu’il est ambassadeur.
Il est proche de l’élite politique allemande et du pouvoir nazi. Il a une lourde descendance, puisqu’il est issu d’une famille de soldats, de guerriers dans la pure tradition germanique. De l’autre, on a Hans SCHWARZ, qui est le protagoniste principal et le narrateur intérieur. Lui est beaucoup moins riche que Konrad, il appartient à la moyenne bourgeoisie puisque son père est médecin. C’est donc une famille aisée mais pas influente.
Les deux familles éduquent leurs enfants très différemment l’une de l’autre. Konrad est poussé à fréquenter le beau monde. Ainsi il va souvent avec ses parents à l’opéra, on le met en contact avec des relations. C’est un jeune homme très libre, il est un peu le maître chez lui. Cependant c’est un garçon qui se sent très seul même si on l’entourre de beaucoup de monde.
Hans est un garcon très protégé, notamment par sa mère. Ses parents sont très attentifs à son éducation qui doit primée. Il est juif. Il est peu à peu marginalisé dans sa classe. Déjà par nature c’est quelqu’un de très solitaire, c’est une personne profonde qui se pose beaucoup de questions. Avant l’arrivé de Konrad, il n’avait pas d’ami.
Il ne semblait pas encore mettre le doigt sur l’antisémistisme latent de ses camarades de classe. Konrad va involontairement lui ouvrir les yeux. Leur amitié sera le détonateur de cette prise de conscience.
